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EXTENSIBILITÉ ou le foncier à Zéro €

Espaces durables. Ingrid de Rio Campo. Création et design Paris. Réflexion sur les métropoles denses. 2011.

Cette réflexion croisée entre l’échelle urbaine et l’échelle tactile du logement et du corps a été réalisée en 2010-2011, lors de l’obtention de mon diplôme Français d’architecte, à l’ENSAL (oui, j’en ai deux …).

Les idées avancées cherchaient à résoudre l’équation impossible pour que plus de personnes puissent habiter une métropole comme Paris, et ce dans un cadre urbain et de vie et aussi l’approche de la propriété entièrement repensés. Et comment ? Avec le foncier à Zéro €.

(La version illustrée de l’étude pourra être fournie à la demande, à des fins pédagogiques).

EXTENSIBILITE

DE LA CAPACITE DES METROPOLES A ACCUEILLIR DES HABITATIONS

Ou le foncier à Zéro €

La réflexion sur l’habitat lancée dans le cadre de l’exercice du prototype, a été menée à la lumière de la condition métropolitaine, où l’ ‘habitant’ trouve sa place.

Habitat, habitant, habit, autant des mots que j’ai interrogés sans cesse au cours de ce travail.

 

Depuis 2008, nous sommes plus nombreux sur la planète à vivre en ville qu’en dehors de celles-ci[1]. Il s’agit d’un basculement dont les conséquences nous ne pouvons ignorer, alors que la croissance désordonnée des métropoles se poursuit. Il y a urgence à faire en sorte que (tous) les urbains trouvent à se loger dans des conditions dignes, les degrés d’urgence variant selon l’endroit du globe considéré. Les villes riches ne sont pas épargnées par cette véritable révolution métropolitaine à l’œuvre, d’autant que la plupart des villes sont déjà aujourd’hui confrontées au manque chronique de logements.

 

Régler la question du logement pour tous est une condition essentielle pour assurer la paix sociale dans les années à venir.

 

Il s’avère donc nécessaire que les architectes se saisissent de toutes les occasions pour apporter des réflexions  – même de nature utopique ou idéaliste, même dans le cadre d’un Master – et aider à trouver des pistes pour bâtir cet avenir urbain commun.

C’est ce que cette réponse tente de faire, de participer au débat que nous devons mener.

Je me suis donc positionnée en tant qu’architecte et en tant que citoyenne pour réfléchir à des éléments de réponse.

 

Dans un premier temps il sera question de l’urbain et de l’intérêt de se concentrer dans les métropoles.

 

Je suis partie d’un scénario idéal, dans lequel l’exercice du prototype d’habitation pouvait s’insérer de manière pertinente a été bâti, pour ensuite envisager des hypothèses de nature juridique et règlementaire sont esquissées, qui rendrait possible ce scénario.

 

Dans un second temps, je propose le modèle de l’extensibilité de la capacité des métropoles à accueil plus d’habitations : mettons ensemble ce qu’il y a de potentiellement exploitable pour concentrer d’avantage d’habitations en ville. Faisons le à l’échelle de l’îlot, en intervenant sur l’existant.

 

Des pistes d’extensibilité sont explorées : surélever, creuser, rénover … et enfin, la surélévation, appelée ici de ‘typologie aérienne’, a été développée sous la forme d’un prototype d’habitat. Ces réflexions sur l’extensibilité de la constructibilité des villes ont été largement nourries par le travail d’Archigram, d’Archizoom et d’Yona Friedman

 

  1. OU HABITER ?

L’avenir de l’homme est urbain.

L’avenir des villes se jouera sur la capacité de chacune à poursuivre et à maîtriser sa concentration d’opportunités, de moyens et de ressources humaines, alors que l’habitat est aujourd’hui inadapté « car denrée rare ou trop cher, incapable de répondre aux demandes des plus pauvres et tout aussi incapable de répondre aux imaginaires des nouvelles générations dans les pays riches »[2] .

Pourquoi habiter la ville dense ?

Habiter est aussi profiter de l’effet de milieu et des facilités engendrées par la ville dense et très dense : elle crée une masse critique nécessaire à la diffusion de connaissances, d’innovations, d’expériences, à une économie d’échelle et de déplacements, à la mise en commun et au partage d’équipements et de moyens dont l’urbain est doté.

« L’air de la ville rend libre », rappelaient notamment Karl Marx et Max Weber, en reprenant un vieux proverbe allemand. L’air de la ville dense, de la métropole rend libre d’avantage, car là est possible de disposer sans posséder, son habitat comme son moyen de mobilité, des objets.

L’habitant de la ville dense peut être alors très mobile, nomade, technomade[3].

La ville dense est une richesse, une seconde nature pour l’homme.

Elle pourrait être un droit pour ceux qui souhaiteraient le revendiquer, tel la loi Droit au Logement Opposable du 5 mars 2007, dite Loi DALO.

La ville dense devrait pouvoir accueillir tout ceux qui le souhaitent.

Selon Henri Lefebvre, sociologue, géographe et philosophe, qui dans les années 60 a théorisé sur le fait urbain en tant qu’enjeu de société, capable de générer une pensée propre, la notion de ‘droit à la ville’ s’approcherai d’un droit à la vie urbaine, la ville étant un lieu d’échanges, de rencontre. Un droit basé sur l’usage de la ville.

D’après Richard Sennett[4], les villes ont la capacité de faire de nous des êtres humains plus complexes et de nous apprendre à vivre avec des inconnus. Elle offre pour ceux qui l’habitent la possibilité de développer une conscience d’eux-mêmes plus riche.

Or, des nombreuses villes denses ne sont pas ou plus en mesure d’accueillir de nouveaux habitants alors même qu’elles présentent un potentiel latent.

Ces villes en mal d’accueil ont donc besoin de raisonner leur densité, afin de rester compétitives dans le panorama du développement mondialisé actuel.

Car les villes sont en concurrence entre elles et la matière première des villes est l’homme qui l’habite.

Ville dense ?

Une ville dense, une métropole, se caractérise par le fait qu’elle soit entourée de territoires moins denses, elle doit être limitée en superficie pour exister, être entourée de non – villes et non pas de territoire de l’entre-deux, où l’urbanité est absente.

LA VILLE DENSE A BESOIN DE NATURE ET VICE – VERSA, L’UNE NE PEUT EXISTER SANS L’AUTRE, C’EST UN BINOME GAGNANT – GAGNANT.

L’homme qui habitera la ville dense pourra aller à la campagne. Celui qui habitera le lotissement ou l’urbanisation diffuse n’aura nulle part où aller.

D’ou la nécessité d’accepter le fait métropolitain, la forte concentration humaine et urbaine comme étant une valeur positive de développement et de protection des ressources naturelles.

  1. COMMENT DENSIFIER LA VILLE DENSE ?

ET SI ?

TENTATIVE D’ETABLISSEMENT D’UN SCENARIO IDEAL DE TRAVAIL

 

LA VILLE DENSE POUR QUI ?

Et si la ville dense était un droit ? (Droit d’usage, au sens de H. Lefevre).

S’il fallait la partager avec beaucoup plus d’habitants ?

(Il est à noter qu’en Chine, les ruraux ont besoin d’avoir un ‘passeport’ pour s’installer en ville …)

Et si, sur certaines parties de cette ville dense, sur certains îlots, la notion de propriété interviendrait autrement, si les bâtiments existants étaient un environnement à part entière, une matière à saisir dans toute sa dimension, son existence matérielle ?

Si la surface, les surfaces, les volumes et plateaux existants pouvait être librement utilisés, s’il était possible de densifier cette partie de ville ou cet îlot jusqu’à arriver à une densité de qualité, raisonnée, suivant son contexte et son site urbain spécifique ?

VIE URBAINE

Et si cette densification était porteuse de plus de qualité de vie, de qualité urbaine ?

Si ce morceau de ville requalifié par plus de densité était un échantillonnage de la ville dense en potentiel, si à peu près toutes les fonctionnalités y étaient présentes ?

Si plus de commerces et de services s’y installaient ? Car une forte densité de population le permet.

Et s’il était possible d’habiter, de travailler, de se distraire, de se promener, de ‘magasiner’, de se détendre, de circuler à travers ce morceau de ville dense requalifié par de la densité ?

SUPPORTS MATERIELS

Si le patrimoine le moins valorisé en termes d’usage et de paysage était disponible ?

Et si des greffes pouvaient être implantées sur des bâtiments existants ?

S’il était possible de pousser les murs des habitations pour ‘se faire de la place’ ? S’il était possible de percer, de creuser, d’allonger, de relier, de fermer, de rajouter, d’étendre, d’installer, d’implanter, dans une transformation continuelle des bâtiments ‘disponibles’ ?

ET PARCOURS RESIDENTIELS

Si les bâtiments étaient considérés comme de la ‘matière première à habiter’, sans cesse en transformation, de manière à suivre les besoins des habitants et permettre une mobilité aisée d’un logement à un autre ?

ACCES CIRCULATION TRANSITION

Si plusieurs accès et parcours de circulation étaient possibles, y compris d’un immeuble à un autre ?

Si chaque habitation disposait d’un espace extérieur, opérant la transition entre espace public et privé et que les entrées des habitations étaient toutes individualisées ?

Et si les voitures étaient publiques et peu polluantes? Dans ce cas, nous pourrions disposer des sous-sol, libérés de leur usage d’origine, celle de stockage de véhicules.

Si des douves étaient creusées et aménagées en jardin, pour éclairer et agrémenter les habitations implantées en sous-sol, la perméabilité des sols métropolitains serait améliorée.

Si la lumière naturelle pénétrait les immeubles percés de vitres qui suivraient les faisceaux de lumière, de manière à éclairer jusqu’aux sous-sols ?

FONCTIONNALITES PARTAGEES ET EQUIPEMENTS

Si des pôles de ressources communes étaient créés dans les parties les moins éclairées (par exemple, des buanderies, des aires de lavage, des ateliers de bricolage, du stockage) ;

Si des chambres d’invités existaient à proximité, permettant un usage sporadique d’une pièce en plus ? Si des vastes espaces de séjour et de travail s’y trouvaient ? Des espaces communs ?

Si une bonne partie des équipements de base d’une habitation était intégrée au bâti (cuisinières, machines à laver, réfrigérateurs) ? Dans ce cas nous déménagerions et aménagerions plus facilement et l’espace des habitations pourrait être optimisé.

ALORS …

 

LA VILLE DENSE SERAI REQUALIFIEE.

Il y aura MIXITE FONCTIONNELLE réelle. Libres de leur temps libre, avec des trajets réduits, le métropolitain de la ville dense requalifiée trouverait les biens nécessaires à proximité, à portée de main. La ville dense qui fonctionne ne présente pas de spécialisations fonctionnelles géographiquement circonscrites, tout peut se trouver partout.

LE TEMPS METROPOLITAIN évoluerai. Dans la ville dense requalifiée par plus de densité, services et commerces présenterai des plages horaires d’ouverture très extensives, durant toute la semaine. Dans la ville dense reconquise, il y aura beaucoup moins de périodes de pointe car les trajets seront étalés dans le temps, foisonnés dans la journée, dans la semaine et dans l’année. Il sera possible de vivre la ville de jour comme de nuit.

Elle sera aussi plus complexe.

LA VILLE DENSE REQUALIFIEE PAR PLUS DE DENSITE DOIT RESTER LISIBLE POUR ETRE VIVABLE. L’îlot serai-il alors l’unité reconnaissable de la métropole concentrée ?

Pour accéder à la ville dense concentrée, Il EST NECESSAIRE :

  • DE SE DEGAGER D’UN IDEAL DE VILLE ET D’ARCHITECTURE POUR LAISSER EMERGER UNE URBANITE NEUVE, SPECIFIQUE A CHACUNE, « NON-ESTHETISEE’ ;
  • De s’écarter d’un mode rigide de REGLEMENTATION de l’urbain, de règlementer autrement ;
  • De trouver un mode opératoire pour COORDONNER les projets et chantiers perpétuels dans cette ville dense complexifiée;
  • De s’interroger sur le rôle et le statut des concepteurs car LA METROPOLE CONCENTREE SERA UN PRODUIT DE PLUS EN PLUS COLLECTIF. Quid de l’architecte de l’immeuble d’origine ? Quid des différents architectes œuvrant en parallèle dans un même bâtiment ? Quid des assurances ? L’urbaniste trouverai sa pertinence à cordonner ces projets concomitants ?
  • D’accepter que les décisions ne viennent plus que du haut car les Etats n’ont et n’auront plus les moyens pour son développement. La pression du bas qui pèsera. Bottom-up.
  • De mettre en place une ALTERNATIVE A LA PROPRIETE tout en garantissant la stabilité des habitants. Alternative basée sur l’usage, un droit d’usage ?

L’EXTENSIBILITE,

MODELE ECONOMIQUE DE LA CONCENTRATION METROPOLITAINE

Nous appellerons ‘extensibilité’ la capacité des villes denses à être d’avantage densifiées, à concentrer d’avantage de ressources humaines.

L’extensibilité de la capacité d’accueil des villes peut être envisagée à partir de la mise en commun des ressources urbaines encore disponibles.

Ici, les ressources urbaines désignent tout bien, configuration ou moyen pouvant être mis à profit de la création de constructibilité : des accès, des circulations, des emprises, des volumes disponibles, des réseaux, des places de stationnement, des possibilités d’éclairement, des gaines, des cages d‘escalier, des verrières, des structures en bon état …

Il est alors possible de créer de la constructibilité là où le sol parcellisé et limité par des règlements urbains génériques ou des règlements de copropriété ne le permettrait plus.

Cette constructibilité crée serai dégagée de toute valeur de marché. Il s’agit d’un « foncier à ZERO € », qui crée l’usage, qui valorise ce qui existe déjà, basé sur une stratégie du « gagnant-gagnant ».

Ce dispositif permettra à la fois de créer des habitations supplémentaires tout en valorisant les habitations des ‘immeubles – support’ d’intervention (entrées individualisées, plus de surfaces, des terrasses bien implantées …)

L’extensibilité est basée sur la valeur d’usage d’une habitation localisée dans l’hyper centre d’une métropole.

Les habitations crées – disponibles à la location uniquement – constituerai un patrimoine commun métropolitain, générateur de ressources financières, une fois l’investissement de départ amorti.

Des infrastructures communes tel que des coursives, des ascenseurs et des escaliers, communs à plusieurs immeubles pourraient être installés, aussi bien que des coursives de distribution à niveau reliant différents immeubles.

Des planchers peuvent être reconstitués dans les immeubles existants, dégagés des trémies, des couloirs et des circulations verticales.

Ainsi, une économie d’échelle au niveau des charges pourrait également être mise en place à l’échelle d’un îlot qui comptera des habitations de grande valeur d’usage.

Ce dispositif qui anéanti le coût du foncier dans le coût global de construction d’un logement (de 20 à 60 %, en moyenne autour de 30 %) permet de concentrer d’avantage de budget sur les études et les travaux.

Une analyse fine du tissu urbain, îlot par îlot est nécessaire à l’identification des possibilités d’intervention, notamment sur le patrimoine des années 50, 60, 70 et parfois des années 80, destiné à l’habitation.

Ce patrimoine construit a été identifié comme des supports d’intervention pour les raisons suivantes :

  • Il s’agit d’un bâti relativement solide, dont la structure est, pour la plupart d’entre eux, en béton ;
  • La configuration urbaine de ces immeubles, affranchis de l’îlot traditionnel de ‘l’Age 1’, tel que l’a théorisé C. de Portzamparc, permet d’accueillir de nouvelles interventions ;
  • Ils sont souvent bien implantés vis à vis de l’ensoleillement ;
  • Les immeubles construits dans cette période ne possèdent pas systématiquement des espaces de transition avec l’extérieur ;
  • Nombre d’entre eux gagneraient à être rénovés, d’autant plus qu’ils sont très présents dans le paysage urbain ;
  • Les largeurs de plateau de ces bâtiments, assez souvent inférieures à 10 mètres permet d’élargissements et de surélévations.
  1. L’ILOT COMME ECHELLE DE PROJET

À l’échelle de chaque îlot, la mise en commun des ressources urbaines peut permettre d’accueillir plus d’habitations.

Cette concentration peut être porteuse de plus de qualité d’usages pour les habitations existantes, comme indiqué ci avant.

L’îlot s’avère alors, quel qu’il soit, une échelle plausible d’intervention et d’extensibilité de la capacité d’accueil des villes à l’heure où il n’est plus question de planification à grande échelle et où les limites politiques des territoires se complexifient et se superposent.

Les métropoles se libèrent de plus en plus de l’emprise politique et économique des Etats[5].

Il est naturel dans ses conditions que l’échelle du projet urbain évolue, vers le très petit – l’îlot – et le très grand – l’agglomération.

L’architecte intervenant sur de tels projets doit maîtriser à la fois le ‘design’ et le fait urbain.

La problématique étant posée, les pistes de réponse étant esquissées, je me suis alors proposée de tester l’extensibilité sur un îlot parisien, d’une part, et, d’autre part de reprendre l’exercice par l’extrémité opposée, penser l’habitat depuis l’intérieur, à partir de la vie générée par les corps.

  1. QUEL HABITAT POUR LA METROPOLE CONCENTREE ?

Si habiter la ville dense, l’hyper centre, s’avère aujourd’hui une nécessité, il est tout aussi nécessaire de pouvoir s’isoler, se recentrer, se protéger des nombreuses sollicitations et agressions de ce milieu complexe, certes offrant de tout, néanmoins agité et bruyant.

L’individu est pour l’habitat ce que l’habitant est pour la ville, sa matière première, ce que le qualifie, ce que le donne du sens. A lui « d’inventer la vie qui va avec », à condition que nous, architectes, lui donnions les conditions : espace, volume, lumière, adaptabilité.

Ces réflexions sur l’habitat, de l’intérieur vers la ville, ont été alimentées par le workshop ‘Peau – Enveloppe – Environnement’.

  1. Pour la ville dense extensible, un habitat – filtre[6].

Pour cette métropole concentrée, il est proposé un habitat – filtre : une bulle de sécurité, une matrice molle et protectrice contre les agressions extérieures, des parois de décantation de l’urbain, une transition[7], installé dans une ‘coquille’ protectrice.

Filtrer la vue, l’air, le bruit, les odeurs, les regards, ce qui entre, ce qui sort. Maîtrise la relation – choisie – avec la métropole.

L’habitat est pensé également comme un objet de construction identitaire, où l’échelle du corps peut être mieux appréhendée et vécue avec plaisir, le corps aidant à bâtir une référence d’échelle plausible, pour que la grande échelle de la métropole concentrée soit maitrisée et acceptée.

Enveloppe et structure formant un tout, l’habitat aérien fait coquille autour des espaces d’habitation.

FORMES

Des formes souples pour épouser le corps sont proposées, en évitant autant que possible les raccords à angle droit. La continuité organique entre le sol, les murs et le plafond est recherchée. Les partitions rigides ont été réduites au minimum  – un seul noyau central cubique est proposé au premier niveau – laissant place à la mise en œuvre de matières souples.

MATIERES

Le mou enveloppant, au détriment du dur et de l’inconfort[8]. Matières proposées : Naturelles : bois, plâtre, terre crue, coton, caoutchouc, laine, metal tissé ; Synthétiques : résines, fibres de verre, textiles et membranes; Issues de recuperation : tôles et feuilles métalliques de recuperation, bois de recuperation (utilisation en parement de façade), feutre issu de la recuperation de vêtements et autres matières textiles, textiles issus du plastique recyclé;

MISE EN ŒUVRE

L’utilisation de matériaux issus de recyclage et présentant des irrégularités, dont la mise en œuvre laisse des traces – clous, rivets, coutures, raccords – est proposée, afin que le caractère ‘humain’, imparfait, tactile de la construction facilite l’appropriation de l’habitat par celui qui l’habitera.

  1. Comment l’œuvre d’Anish Kapoor fourni-t-elle des clés de compréhension des espaces de l’habitat

CORPS ET ESPACE

La recherche de formes organiques résultant de la technique, de la géométrie (constitution d’une coque allongée ouverte formant exosquelette) a été nourrie par le travail d’Anish Kapoor :

« I am concerned with the way in which the language of engineering can be turned into the language of the body. »[9]

La technique se plie aux formes du corps : une « feuille » de bois massif se plie sur elle même pour former une coque rigide, un « tube » ouvert et filant lequel contient des plateaux d’habitation. Ce tube contient l’espace des habitations, qui, à son tour, contiendront la vie générée par des corps en mouvement.

L’échelle du corps génère l’espace qui génère la forme qui se multiplie pour générer la métropole concentrée. Un objet d’expérimentation de l’espace est proposé en annexe des présentes. Le but étant de sentir et de voir un objet anthropomorphe bouger et s’étirer, occuper l’espace. ‘Extensibilité’ de la capacité du corps à s’approprier l’espace ?

LE TOUT ET LA PARTIE

Les espaces semi spécialisés de l’habitation aérienne, assemblés à l’intérieur de la coque, opèrent un découpage de l’espace global de l’habitation. Cet assemblage d’espaces à l’intérieur de la coque ne permet pas à l’habitant d’apercevoir l’objet habitable dans son ensemble : la totalité de l’habitat ne peut donc être appréhendée.

Les vues de la coquille ‘contenante’ sont toujours cadrées, bien que la fluidité des espaces soit recherchée dans cette proposition de prototype. Les figures formelles composant l’habitation peuvent ainsi être isolées du tout et appréhendées une par une.

« It is important that you can never quite get a view of the whole piece. It is jammed into the building so as to not allow anything but a partial view. The work must maintain its mystery and never reveal its plan. Perhaps then it becomes unobtainable. I want to try to make things that remain secret. »

Ainsi, un travail analogique de mise en relation des formes de l’intérieur de l’habitat proposé avec quelques œuvres d’Anish Kapoor a été entrepris (cf le dossier issu du workshop « Peau-Enveloppe-Environnement », annexé au présent travail).

L’habitation aérienne garde en secret son intégrité.

TRUE MAKING

« I believe very deeply that works of art, or let’s say things in the world, not just works of art, can be truly made. If they are truly made, in the sense of possessing themselves, then they are beautiful. If they are not truly made, the eye is a very quick and very good instrument… . The idea of the truly made does not only have to do with truth. It has to do with the meeting of material and non-material… . [A] thing exists in the world because it has mythological, psychological and philosophical coherence. That is when a thing is truly made. »[10]

Dans la présente proposition le caractère constructif et technique de l’habitation se montre presque entièrement. La structure – coque est aussi paroi interne qui englobe l’espace.

La recherche ‘un objet habitable articulant la métropole et le corps – relation idéal – peut être rattachée à cette pensée du trully made. Habitat, objet total ?

EMPTINESS

Le vide, la vacuité constitue une matière, un élément physique à part entière dans l’œuvre de Anish Kapoor. Ce fondement, valable pour tout, se rattache à une sorte de dialectique de l’être. Quel contour de l’être, de l’œuvre, des choses, du temps et comment appréhender le vide comme matière ?

Plutôt que vider l’espace, Anish Kapoor place des objets sculpturaux qui se mettent en relation avec lui, objet qui se placent dans toute l’extension de l’espace, circonscrits dans des contours dont les dimensions sont rationnellement connues, mesurables mais sont le vécu en tant que chose physique n’est pas immédiat.

Tel que le silence est élément musical, le vide est élément d’architecture. En réfléchissant à l’objet habitable comme s’il s’agissait d’une toute première fois, en partant du commencement, la présente proposition s’est attachée à capter cette pensée originelle.

La configuration en duplex permet aux corps et aux sens de se placer dans un volume assez large. Sur la mezzanine, la hauteur sous coque de 2.05m est atypique dans une habitation. Il s’agit de l’intention de proposer un vécu différent de celui du premier niveau, plus proche des dimensions standard (2.35m). Nous tenons debout mais nous pouvons toucher la coquille ‘contenante’ de l’habitation. Il s’agit d’une relation du « près du corps ».

MATERIAL / NON-MATERIAL

A propos Homi K. Bhabha parle de « fragility of vacillation », ce moment juste avant le mouvement, ce moment d’équilibre précaire où matière et non – matière, matière et vide sont en relation de forte proximité. Cette idée s’observe aisément dans les objets textiles de Kapoor, tendus à la limite entre l’équilibre de forces et la rupture. Les limites des objets sont tendues, fragiles, douteuses, vacillantes.

Les matières textiles proposées ici recherchent cette fragilité de limites, comme un moyen de donner du pouvoir aux corps, celui de pouvoir négocier les limites et d’en sortir vainqueur de cette négociation. ‘Pousser les murs’. Les textiles peuvent véhiculer la sensation de maîtrise de l’environnement recherchée, de flexibilité réelle de l’espace.

MOVING GROUND

Kapoor cherche à amener le spectateur de son œuvre à l’expression et non pas à être expressif : « ‘I am doing the same things that I was doing when I first thought that it might be possible to work as an artist. Some interests have deepened, but really the central issues have remained the same. How do we understand the ‘sameness’ of shape in the service of differing purposes? »

« As we are wafted to a removed ground that moves under our very feet, we cannot access the object of art without being obliged ‘as the whole of psychic life is obliged, to encircle it or bypass it in order to conceive it. »

L’idée de ‘removed ground’, est celle ‘de couper le sol sous nos pieds’, de faire en sorte que le corps perde sa direction et sa densité. En autres mots, Kapoor cherche à nous faire regarder ses objets avec un référentiel nouveau, sur mesure pour arriver à l’expression de l’œuvre, avec tout notre corps – et notre esprit.

Cette recherche dans le travail de Kapoor trouve un répondant littéral dans ce prototype :  l’étage des habitations est partiellement proposé d’une maille de cordes tissées, très résistante, capable d’accueillir diverses activités tout en laissant passer la lumière et la vue. Nous sommes presque ‘dans l’air’ sur cet étage. Le ‘sol’ a été enlevé, le référentiel d’orthogonalité et de planéité avec.

ANNEXE : NOTES ET REFLEXIONS DE DEVELOPPEMENT DU PROTOTYPE

QUEL LIEU ?

Dans l’hyper centre d’une métropole générique.

QUELLE VALEUR D’USAGE ?

Centrage sur l’usage de l’habitat, le fait de pouvoir disposer d’une habitation dans l’hyper centre et non pas sur la valeur patrimoniale de l’habitat. Pas de notion de propriété. Pouvoir disposer de confort et des services. Seul, en couple, en famille, pour une période courte ou longue, étant jeune ou âgé.

QUELLE DOMESTICITE ?

(Par opposition à la vie sociale, synonyme de foyer, ménage[11])

En se recentrant sur la valeur d’usage – celle d’être en ville dense – nous nous dégageons entièrement de la valeur statutaire de l’habitation. Sa vocation de lieu de représentation sociale ne fait plus sens.

Il est possible que ce soit le corps lui-même que jouera ce rôle de représentation sociale, chacun dans son rôle, chacun son costume, sa première enveloppe protectrice, ses habits, ses ‘portatiles’.

Ainsi, l’habitation proposée se veut plus intime, plus intimiste. Concordera-t-elle avec la « bulle » minimale dont nous parle Edward Hall dans « La Dimension cachée » ?

Cependant, cette habitation – bulle, dont beaucoup de fonctionnalités se retrouveraient aussi dispersées dans la ville, sera en symbiose avec elle, liée, en contact direct, visuel, par l’air.

QUELLES EVOLUTIONS DE LA VIE QUOTIDIENNE ?

L’homme urbain deviendra plus nomade. Technomade[12], pour certains. Il sera nomade dans son esprit. Il déménagera plusieurs fois, en changeant de quartier, de ville, de pays, de continent, seul ou en famille.

Il possèdera moins, mais des objets qualitatifs et sélectionnés. Il transportera avec soi ou sur soi sa technologie portative.

Il ne sera pas propriétaire, il pourra acheter pour une période, louer pour une période, investir sur des opérations immobilières ciblées s’il le souhaite. Car la financiarisation du marché du logement dans les hyper centres de la plupart des grandes villes est une réalité[13].

L’homme urbain travaillera partout, en mouvement ou pas, en s’appuyant sur son environnement urbain et de télécommunications. Il habitera les transports. Il sera à son aise partout, chez lui où qu’il se trouve, dedans ou en dehors de l’habitation. Son adresse mail substituera ses coordonnées postales.

Les situations de crise révèlent toujours des réalités : les populations les plus fragiles socialement sont déjà nomades (je pense aux SDF qui sillonnent les métropoles et non pas aux assignés à résidence des territoires de relégation, très peu mobiles). Dans les villes, des hommes et des femmes se déplacent avec leurs biens, leurs valises, leurs sacs de course déglingués d’une enseigne de hard discount quelconque, en attendant de pouvoir s’installer quelque part, pour la nuit.

Ils viennent s’ajouter aux nomades gitans d’Europe, aussi bien dans leur mode de vie que dans leur précarité. Des nomades unis dans leur exclusion.

Les besoins en nombre de logements s’accroissent de manière exponentielle (croissance urbaine, croissance démographique, décohabitations, divorces) et les budgets se tendent, même ceux des technomades.

A la nécessité du nombre, s’ajoute donc la nécessite de modification de l’habitat lui-même.

En faire plus de logements et autrement, des logements accessibles.

QUELLE ACCESSIBILITE ?

2 sens à croiser :

1/ Accès à l’habitation, « pouvoir disposer de »

Il y a fort à parier que l’habitation du nomade – technomade sera une forme hybride entre une chambre d’hôtel et une habitation locative sociale.

Une carte de crédit[14] ou un voucher reçu des services municipaux, par exemple, donneront accès à une habitation, pour un temps déterminé ou non.

Il sera très facile de déménager pour habiter plus grand, plus petit, plus à l’Est, plus en haut, proche du cousin, ailleurs … Car l’habitation sera de-burocratisée.

Recherches, réservations, transactions pourront se faire par internet, depuis chez soi, depuis le métro, depuis un cybercafé ou depuis une borne publique.

2/ L’accessibilité dans l’habitation

Les habitations proposées sont en symbiose avec la ville.

L’accès à chaque habitation se fait directement depuis l’espace public ou semi-public de circulation (coursives).

Les espaces communs de circulation dédoublent l’espace public et peuvent être utilisés comme lieu de partage.

QUELLE HABITABILITE ?

L’habitation proposée est compacte, pré équipée du minimum nécessaire, pratique car peu de recoins s’y trouvent. La fluidité de l’espace est recherchée.

Les cuisines, compactes, sont attachées à l’espace du séjour.

Les salles de bain et toilettes sont proposés préfabriquées (fibre de verre ou résine) et aux formes organiques. Dans les habitations de taille ‘moyenne’ et ‘grande’, une mini buanderie est proposée.

Les murs séparatifs sont proposés revêtus de textiles issus de plastiques de recyclage (PET) posés sur des isolants de fibres végétales.

Le changement de directions et de matière a été adouci : presque pas de plinthes, la transition entre murs et plafonds est gérée par un joint creux assez profond.

Un minimum de portes sont proposées (porte d’entrée, salles de bain et toilettes). Un système de panneaux textiles et de cloisons souples est proposé dans les parties repos.

QUEL CONFORT ?

Confort visuel, tactile, de mouvement, de température (gestion des transitions entre l’intérieur et l’extérieur par des serres et par des complexes de châssis composés d’une lame d’air accessible, parois intérieurs en bois ou en textile).

Lumière, vue, être dedans ou dehors ou dans l’entre-deux.

Travailler, recevoir, partager, cuisiner, manger dans un même volume aussi vaste que possible, proposé en double hauteur.

Entreposer et stocker un minimum et autant que possible.

Se laver, se préparer, se soigner, prendre soin de soi (deux pôles prévus à partir des habitations de taille moyenne, un par niveau).

Se reposer, être au calme, se mettre à l’écart, lire, méditer, aimer… en s’installant sur un étage souple partiel.

QUELLE RESPONSABILITE D’ARCHITECTE ?

Développé dans l’introduction.

QUEL RESPECT DE L’ENVIRONNEMENT ?

Vivre en ville dense pour préserver la nature.

Rénover ce qui est déjà, réutiliser.

Utiliser des matériaux recyclés, renouvelables, existants sur place et recyclables.

Et également, réhabiliter les sols des villes, les rendre plus perméables, établir un nouveau rapport au sol – et au sous-sol – en ville.

QUELLE DENSITE ?

Densité importante mais raisonnée, de nature à crée de la vie, en utilisant le potentiel de constructibilité latent dans la ville dense.

QUELLE MUTABILITE ?

Principe d’une mutabilité permanente à l’échelle de la ville. Faire avec ce qui existe, faire la ville sur la ville.

Principe de mutabilité de l’immeuble, qui peut faire l’objet de travaux en continu.

Principe de souplesse d’usage des pièces de l’habitation, avec des usages et d’attributions non figées et des cloisonnements souples (textiles).

Principe de parcours résidentiels souples également (changement d’habitation).

QUELLE FLEXIBILITE ?

D’espace : Un espace, plusieurs usages.

De partition d’espace : Des cloisonnements rétractables, souples, amovibles.

D’usage : Plusieurs usages en un, un armoire qui s’ouvre peut devenir une cuisine ; un plafond qui s’abaisse peut devenir une chambre, un tiroir peut en cacher une assise, un plancher épais peut contenir multiples usages.

Entre logements : Et aussi, un logement peut être liaisonné à un autre, peut être agrandi, selon sa configuration.

QUELLE MISE EN ŒUVRE D’ARCHITECTURE ?

Utilisation de matériaux présentant des irrégularités, des traces de sa mise en œuvre, afin que le caractère ‘humain’, imparfait de la construction facilite l’appropriation de l’habitat par celui que l’habitera.

QUELLE ORIENTATION ?

Celle qui est offerte par une situation urbaine donnée. Travailler dans la ville qui existe est aussi accepter son caractère imparfait.

Remédier, corriger, ajuster.

S’approprier une réalité urbaine telle qu’elle est et en faire le meilleur possible.

QUEL CLIMAT ?

L’étude de cas est menée à Paris où le climat est de type océanique dégradé : l’influence océanique est prépondérante à celle continentale et se traduit par des étés relativement frais (18 °C en moyenne), des hivers doux (6 °C en moyenne) avec des pluies fréquentes en toute saison et un temps changeant mais avec des pluies plus faibles (641 millimètres) que sur les côtes et quelques pointes de températures (influence continentale) au cœur de l’hiver ou de l’été. Le développement de l’urbanisation provoque une croissance de la température ainsi qu’une baisse du nombre de jours de brouillard[15].

L’ensoleillement présente des inclinations variant de 18° en hiver et à 63 °en été.

RAPPORT STRUCTURE-ENVELOPPE ?

Structure et enveloppe coïncident. Une coque ouverte allongée formant exosquelette contient les habitations, disposées en ligne le long d’une coursive. La coque structurelle forme l’enveloppe de base des habitations et se laisse voir de l’intérieur, dans sa matière à l’état naturel.

QUELLE TECHNIQUE ?

Préfabrication en usine, montage sur place. Chantier sec majoritairement en superstructure.

QUEL MATERIAUX ?

Structure en bois massif formant coques de type exosquelette ; poteaux de surélévation en bois et métal, infrastructure en béton.

En intérieur, la structure – coque est laissée apparente (paroi nord et sous-faces). Un parquet en bois massif vient prolonger au sol ce matériau de structure, de manière à former une continuité de matériaux sur le sol, le mur et le plafond.

L’étage est partiellement construit en textile (tissage de fibres de carbone, de Kevlar ou de métal mélangé à des fibres naturelles). Peu de portes sont proposées dans ce prototype. Les partitions intérieures sont, pour la plupart, intégrées ou semi intégrées au bâti principal, plusieurs parois sont souples, réalisées en textile de type plastique de recyclage (Pet) ou en laine, à remplissage de fibres naturelles (coton).

La façade est traitée en panneaux de tôle métallique de dimensions et formes irrégulières, issu de récupération, rivetées à une ossature en acier galvanisé posée sur une membrane de type EPDM. L’isolation est proposée en fibres de bois. Une membrane étanche complète le complexe constructif proposé.

PISTES D’EXTENSIBILITE : ETUDE DE CAS SUR UN ILOT PARISIEN

Réhabiliter, surélever, investir les sous-sols. Autant des pistes pour tester l’extensibilité.

Un îlot parisien longeant la petite ceinture et la rue des Pyrénées, entre la rue de Bagnolet et la rue Vitruve a été détectée comme site – test.

Peu dense et assez grand, présentant une bonne diversité architecturale et de gabarit, cet îlot est équipé de bâtiments d’habitation datant des années 80 rénovés récemment, entourés de friches ferroviaires et de quelques pavillons. Les bâtiments – support qui seront représentés dans le développement du prototype sont de propriété de la SIEMP, une société HLM de la Ville de Paris et de ICF La Sablière.

HABITAT TERRIEN

Idée : Redécouvrir le sol métropolitain, créer des habitations ancrées fortement dans le sol, dans les sous-sols de stationnement sous les immeubles d’habitation.

Les voitures privées ont tendance à disparaître dans une ville comme Paris, très bien irriguée par les transports en commun. La mise en place du projet Autolib, véhicules publics électriques en libre service, est prévue pour fin 2011.

Actuellement à Paris, plusieurs parcs de stationnement en sous-sol sont sous-utilisés.  Il est proposé d’utiliser ces volumes pour installer des habitations, dont les entrées, individualisées, seront implantées sur des pelouses. Un volume vitré et un carré de près est disponible pour chaque habitation.

L’image de la caverne est présente dans le développement de cette idée prospective.

HABITAT AERIEN – PROTOTYPE DEVELOPPE

Idée : Investir les volumes au dessus de la ville dense existante, en surélevant et en revalorisant les habitations – support.

L’idée est de se poser sur le sol, sur des échasses, le frôler, et non pas de s’ancrer solidement.

La configuration, la volumétrie et les espaces intérieurs du logement sont en rapport avec cet imaginaire aérien. L’image du Hamac est présente dans le développement de cette idée prospective.

Une configuration en ligne de plateaux de duplex formant coque est proposée,  tournés idéalement Nord-Sud.

Trame utile de 6 x 12 x 4.5 m de hauteur pour l’habitation moyenne à partir de laquelle les petits et grands logements sont déduits :

P :       44 m2 / (2 pièces)

M :       99 m2 / (3-4 pièces)

G :     150 m2 / (5-6 pièces)

 

Ingrid de Rio Campo

Décembre 2013

NOTES :

[1] MIKE DAVIS, « Le pire des mondes possibles. De l’explosion urbaine au bidonville global », La Découverte, 2006.

[2] Reformulation d’une phrase sur la situation de l’automobile bâtie par F. Bellanger, animateur du ‘think tank’ d’urbanisme, des modes de vie et de la mobilité Transit – City.

[3] Terme utilisé par Sean Bore, magazine Boing Boing, San Francisco, repris sur Courrier International, Hors série Vivre léger, Oct-Nov-Déc 2010.

[4] Professeur de sociologie à la London School of Economics et à l’université de New York. Matérialiste éclairé, il pense « peu probable que le refuge dans les valeurs spirituelles nous aide beaucoup ». L’apprentissage à partir de l’expérience et la sanction du réel, caractéristiques de l’artisanat, peuvent nous protéger des idées fausses, du totalitarisme technologique et de l’indifférence à l’environnement. Il a écrit notamment « La Chair et la Pierre : le corps et la ville dans la civilisation occidentale », Verdier, 2002. (Repris sur Wikipedia)

[5] R. Sennett évoque le terme citoyenneté urbaine pour parler du statut de l’habitant des métropoles : « la citoyenneté urbaine, c’est la rencontre des étrangers ».

[6] Repris de l’ouvrage « Habitat(s). Questions et hypothèses sur l’évolution de l’habitat », François Bellanger, Editions de l’aube, 2000.

[7] « Et si on remettait les compteurs à zéro ? » Hypothèses pour des futurs probables, de S. Tasma-Anargyros et Frédéric Loeb, dirigé par G. Laizé, VIA.

[8] Repris de l’ouvrage « Et si on remettait les compteurs à zéro ? » Hypothèses pour des futurs probables, de S. Tasma-Anargyros et Frédéric Loeb, dirigé par G. Laizé de VIA,

[9] Toutes les citations reprises du site de l’artiste, anishkapoo.com. In Anish Kapoor in conversation with Heidi Reitmaier, Tate Magazine, July 2007.

[10] Anish Kapoor: Making Emptiness by Homi K. Bhabha. Anishkapoor.com

[11] « Les libertés publiques ont pour base et pour sauvegarde les mœurs domestiques », Proudhon, Pornocratie

[12] Terme repris de Paul Virilio.

[13] Investisseurs institutionnels et privés placent leurs liquidités dans les principales métropoles du monde, en contrepartie de rendements jamais inférieurs à 8%.

[14] Laquelle sera peut-être fusionnée avec la carte d’identité ?

[15] Site de la Mairie de Paris paris.fr et Wikipedia.

Habitation / Modes de vie / Vivre dans des métropoles / prototype d’habitation / Densification des métropoles / Densification de Paris / Innovation dans l’habitation / Habitation en bois / Coques structurelles / Bois massif / Innovation foncière / Structure de la propriété foncière / Economie foncière / Modèle économique innovant de l’habitat